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ciné-club, débat
Le fond de l’air est rouge. Scènes de la Troisième Guerre mondiale (1967-1977). Première partie : Les mains fragiles
vendredi 1er juin 2018
de 19h30 à 21h30

France, 1977, 90 mn., vo

avec Laurence Cuvillier, Davos Hanich et François Maspero

projection précédée d’une introduction par Vincent Jacques, directeur de programme au Collège international de philosophie (CIPH)

dans le cadre du festival Les Voisins du 14e font leur cinéma

1 : Du Vietnam à la mort du Che, 2 : Mai 68 et tout ça

Réalisée en 1977, remontée en 1998, cette saga de la gauche vue par Chris Marker résonne dans les décennies qui suivent mai 68. Les années Mitterrand, les années sida... En trois heures et deux volets, Chris Marker retrace dix années d’histoire de la gauche, des révoltes à l’exercice de l’État. Un magistral montage d’archives qui utilise les images de témoins "dont le travail s’oppose sans cesse à celui des pouvoirs, qui nous voudraient sans mémoire". Cette mémoire est celle des utopies et de leur fin, de la fin de siècle des idéologies. La chronique lyrique et mélancolique d’un échec qui pèse sur le monde contemporain.

***

Cycle : Histoire(s) de 68

1968 : une date qui cristallise les fantasmes. Révolte étudiante, rejet de l’ordre établi et des conventions, libération sexuelle… une année riche en révolutions, dont les échos résonnent encore cinquante ans après. 68 et son héritage ont marqué la conscience collective en Europe et dans le monde, à la manière d’un mythe dont le souvenir a été sans cesse ravivé par le cinéma. Le cycle "Histoire(s) de 68" retrace ce mythe à travers une sélection de treize films allemands et français, des années 70 à aujourd’hui. Ces films narrent des histoires personnelles, ces destins qui se croisent pour former l’Histoire avec un grand « h ». Ils montrent aussi comment 1968 a laissé son empreinte dans l’histoire et l’imaginaire en Allemagne comme en France, mais pas de la même manière. Outre-Rhin, 68 commence en 67 avec des manifestations étudiantes contre la guerre du Vietnam et la visite du shah d’Iran. Pour les Allemands, 68 évoque le conflit des générations, la libération de la parole autour du passé nazi, mais aussi le début des « années de plomb », celles du terrorisme d’extrême gauche de la Fraction armée rouge (RAF). Les films Wer wenn nicht wir, Die bleierne Zeit, Deutschland im Herbst, Die innere Sicherheit et Die Stille nach dem Schuss reflètent ces multiples facettes du mythe allemand de 68.

En France, le mouvement étudiant et la remise en question des conventions morales tiennent la place la plus importante dans l’imaginaire soixante-huitard : c’est « Mai 68 » et les manifestations de la place de la Sorbonne qui ont marqué les esprits, révolutionnant les rapports entre professeurs et élèves, jeunes et vieux, hommes et femmes. Les cinéastes français mettent en scène les événements de 68 mais aussi leurs conséquences à l’échelle de la société dans Milou en Mai, Pays de Cocagne et Après Mai. Le film Nés en 68 pose aussi la question de la transmission des idéaux de 68 à la génération actuelle.

Les événements de 68 s’inscrivent aussi dans un contexte plus largement international. Le documentaire Le fond de l’air est rouge invite au recul par rapport à ces mythes nationaux sur 68 : il synthétise les origines et les conséquences à l’échelle mondiale de ce mouvement contestataire, qui a pris racine dans un mal-être contemporain touchant non seulement les sociétés allemandes et françaises, mais l’humanité toute entière.


participation aux frais - 5 € (plein tarif) / 2,50 € (tarif étudiant)