« La petite-fille de Fanny lui avait demandé de lui raconter ses souvenirs. Pas tes légendes du village, avait-elle dit. Le passé vrai. Fanny avait souri. Elle n’avait pas compris ce que voulait l’enfant. Elle ne le savait toujours pas. Mais peut-être la petite avait-elle fini par comprendre qu’il valait mieux laisser les morts en paix, et choisi de s’en aller. » Passant sa vie en revue, Fanny réalise qu’on peut taire les souvenirs, mais pas les refouler. Elle se souvient : parfois en compagnie de sa petite-fille, souvent seule. Laura Freudenthaler nous fait partager les bribes de souvenirs d’une vieille femme. Son roman Die Königin schweigt (Droschl, 2017 / La Reine se tait, non traduit), est emblématique de toute une génération.
L’auteure est lauréate de langue allemande du 31e Festival du Premier Roman de Chambéry 2018.