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Art-Hop-Polis : Marcel Santi
Carnets de balles et... de voyage

Chaque mercredi, le temps du confinement, la Maison Heinrich Heine vous invite à redécouvrir une exposition passée dans le cadre d’Art-Hop-Polis, le tour du monde artistique virtuel à la Cité internationale universitaire de Paris.

Dans le cadre du Centenaire 14-18 en novembre 2018, nous avions présenté une exposition sur le dessinateur Marcel Santi, envoyé au front pendant la Première Guerre mondiale. L’artiste a su croquer de manière saisissante son quotidien et celui de ses camarades dans les tranchées.

Cette exposition a été conçue par Jean-Pierre Hammer, artiste et germaniste, éditeur des dessins de Marcel Santi présentés dans l’exposition (Carnets de balles et… de voyage, Éditions Karthala, 2017). Plus d’informations sur le site de Jean-Pierre Hammer

Lors du vernissage de l’exposition, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, a prononcé une allocution soulignant l’émotion que procurent ces dessins où l’humanité prime sur la guerre. Jean-Pierre Hammer est ensuite revenu sur le parcours de Marcel Santi, en discussion avec François Heintz.

Biographie par Jean-Pierre Hammer
« Grand artiste et rare dessinateur témoin des tranchées de la Guerre de 14, Marcel Santi a gardé vivant le souvenir de ses camarades morts à la guerre. Il a été l’âme du Mémorial de Verdun. On ne trouve chez lui aucune haine ni esprit de revanche, mais toujours une proximité humaine par-delà les frontières. Ses dessins et écrits sont cependant restés ignorés jusqu’à aujourd’hui. Il a été nommé peintre des armées dès 1919.
C’est la première fois depuis un siècle qu’est présenté ici son immense talent de dessinateur et d’écrivain de la Première Guerre mondiale.
Patriote et pacifiste, Marcel Santi peut encore beaucoup nous apprendre. Ses œuvres des tranchées témoignent d’un modèle d’humanité solidaire livré — des deux côtés du front — à un conflit effroyable se présentant sous le masque d’un pseudo patriotisme.
Marcel Santi nous livre bien davantage qu’un simple témoignage. Son œuvre appartient à notre patrimoine humaniste et constitue un réquisitoire plus actuel que jamais…
Avec son Carnet de voyage (1964-1968), il nous emmène de son atelier à Paris jusqu’à Mougins en passant par Gentilly, Saint-Cloud, Grenoble, Cannes et les Îles de Lérins. En contrepoint du conflit de 1914, il nous fait découvrir des paysages apaisants ainsi que des créations architecturales d’où se dégage une profonde harmonie. On aime se retrouver en ces lieux où le crayon magique de Marcel Santi nous insuffle un vrai bonheur de vivre. »