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Entretien avec Michele Saporiti, récipiendaire 2018 de la résidence de recherche « Penser l’Europe »

Michele Saporiti, vous êtes le récipiendaire de la résidence de recherche « Penser l’Europe » mise en place pour la première fois en 2018 par la Maison Heinrich Heine et le Collège international de philosophie. Cette résidence s’adresse aux chercheurs postdoctoraux et a pour thème, cette année, « Concepts d’“Europe” et lieux du concept ». Votre projet de recherche intitulé « Le langage performatif des droits fondamentaux. Pour une refondation conceptuelle au-delà du “limes” » a été sélectionné parmi l’ensemble des candidatures pour sa pertinence et sa qualité.

Pour commencer, pouvez-vous présenter votre parcours et résumer votre thème de recherche en quelques mots ?
Après avoir obtenu mon doctorat en sciences juridiques à l’Université de Milano-Bicocca, où je suis actuellement senior post-doctoral research fellow en philosophie du droit, j’ai complété mes études postdoctorales à Paris à l’École Pratique des Hautes Études (PSL, Paris Sciences et Lettres). En ce qui concerne mes recherches, je m’intéresse principalement au rapport entre droit et éthique et à la philosophie du droit international.

Comment l’idée de ce sujet vous est-elle venue ?
Le thème de cette résidence de recherche a suscité en moi un grand enthousiasme. Quand j’ai lu l’appel à candidature, j’y ai vu l’occasion de développer et d’aborder avec une nouvelle perspective des thématiques très importantes qui avaient émergées lors de mes dernières années de recherche. En tant qu’européen et jeune chercheur, je désire avant tout mettre mes compétences et mon engagement intellectuel au service d’un travail philosophique à la fois tourné vers l’avenir et capable de peser sur le présent. Mais c’est surtout au regard de l’actualité européenne et en particulier des événements récents liés à l’afflux de migrants que j’ai été convaincu de l’urgence de réfléchir aux rapports entre la logique des droits fondamentaux de chaque individu et celle du “limes” (frontière) étatique. Au cours de ces ces derniers mois, il me semble qu’a émergé un contraste délicat et profond entre ces deux logiques ; un contraste très difficile à résoudre, mais qu’il importe de bien comprendre.

Vous êtes arrivé le 9 juillet à la Maison Heinrich Heine et vous allez y résider deux mois. Comment ce séjour vous permettra-t-il d’avancer dans votre travail ?
Les possibilités d’échange offertes dans le cadre de cette résidence de recherche représentent une opportunité rare pour un jeune chercheur et me permettront de continuer à mûrir sur le plan scientifique. Je suis très reconnaissant envers la Maison Heinrich Heine et le Collège international de philosophie car j’ai été mis dans les meilleures conditions pour pouvoir mener un travail de recherche sur un thème aussi crucial. Cette résidence me permet aussi bien de profiter des ressources des bibliothèques parisiennes que de consacrer un moment spécifique à la réflexion. Pour moi c’est surtout l’occasion de commencer à développer une nouvelle articulation de mes recherches, en identifiant des questions conceptuelles qui méritent d’être approfondies ultérieurement dans la suite de mon parcours.

Nous vous remercions pour cet entretien.

Vidéo : Conférence de Michele Saporiti "L’Europe des droits fondamentaux à l’épreuve du limes de ses États" à l’issue de la résidence de recherche "Penser l’Europe"