Chinesisches Roulette
(All., 1976, 86 min., vostfr) avec Anna Karina, Margit Carstensen, Brigitte Mira
Un riche industriel invite sa maîtresse à passer le week-end dans son château à la campagne. Ils tombent sur Madame et son amant. La rencontre a été manigancée par leur fille handicapée, Angela. À cette réunion insolite s’ajoutent la gouvernante muette de la jeune fille, une cuisinière et son fils, poète anarchiste. Le deuxième soir, Angela propose à tous de jouer à la roulette chinoise : deux groupes se forment, l’un doit découvrir le personnage auquel pense l’autre. Entrez à vos risques et périls dans le jeu que propose ici Fassbinder sous la forme d’un « thriller gothique familial » où rôde le spectre de Luis Buñuel.
*****
Cycle « Rainer Werner Fassbinder »
FASSBINDER : une brève traversée des genres
Cette « rétrospective-express », en moins d’une dizaine de films de l’œuvre du cinéaste et dramaturge allemand, ne peut se vouloir ni exhaustive ni représentative. Bien au contraire, l’objectif de cette programmation se place sous le signe d‘une découverte empreinte de perplexité : comment saisir les contours du style de cet auteur à travers des oeuvres très différentes ? Polar, mélodrame, comédie... Si le cinéaste est préoccupé par certains sujets récurrents, il s’est pourtant confronté à des univers très codifiés. Il nous importe de comprendre, avec ces quelques films qui ne sont d’ailleurs pas les plus connus, et à travers leur disparité de forme, ce qui revient inlassablement chez lui, l’obsession de ses personnages, leur fureur, et son désir de provocation en tant que cinéaste, voire d’auto-destruction, désir qui lui a permis de se renouveler tout en revisitant l’histoire du cinéma. Découvrons donc ensemble les « mauvais genres » de Rainer Werner Fassbinder. (Benjamin Hameury)
Remerciements à Interfilm Paris et au Goethe Institut de Lille (archive de films)