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Tous les autres s’appellent Ali
vendredi 22 mai 2015
à partir de 20h30

dans le cadre de l’université de la paix :

Projection du film Tous les autres s’appellent Ali (Angst essen Seele auf) de Rainer Werner Fassbinder (Allemagne, 1974, 90 mn., vostfr), avec Brigitte Mira, El Hedi ben Salem et Irm Hermann.

Dans un café fréquenté par des travailleurs immigrés, Emmi, veuve d’une soixantaine d’années, fait la connaissance d’Ali, un Marocain plus jeune qu’elle. Ali s’installe chez elle dès le lendemain puis ils se marient. Les enfants d’Emmi, ses voisins, ses collègues, tous sont scandalisés par cette union. Le couple devient alors l’objet de toutes les curiosités. Adaptation de Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk, Fassbinder complique le tableau. L’homme n’est plus seulement trop jeune, il est aussi maghrébin. Mais le film dépasse le simple plaidoyer contre la montée du racisme envers les populations immigrées au début des années 70 en Europe. C’est avant tout une histoire d’amour, d’un amour libre de toute considération sociale. Un amour absolu. Peut-être celui que le cinéaste portait à son acteur El Hedi Ben Salem, qui est pour lui l’unique raison d’être du film, comme ce fut souvent le cas dans la filmographie de Fassbinder.

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Cycle « Rainer Werner Fassbinder »

Fassbinder : une brève traversée des genres

Cette « rétrospective-express », en moins d’une dizaine de films de l’œuvre du cinéaste et dramaturge allemand, ne peut se vouloir ni exhaustive ni représentative. Bien au contraire, l’objectif de cette programmation se place sous le signe d‘une découverte empreinte de perplexité : comment saisir les contours du style de cet auteur à travers des oeuvres très différentes ? Polar, mélodrame, comédie... Si le cinéaste est préoccupé par certains sujets récurrents, il s’est pourtant confronté à des univers très codifiés. Il nous importe de comprendre, avec ces quelques films qui ne sont d’ailleurs pas les plus connus, et à travers leur disparité de forme, ce qui revient inlassablement chez lui, l’obsession de ses personnages, leur fureur, et son désir de provocation en tant que cinéaste, voire d’auto-destruction, désir qui lui a permis de se renouveler tout en revisitant l’histoire du cinéma. Découvrons donc ensemble les « mauvais genres » de Rainer Werner Fassbinder. (Benjamin Hameury)

Remerciements à Interfilm Paris et au Goethe Institut de Lille (archive de films)