All., 1974, 140 mn., vostfr., avec Hanna Schygulla, Wolfgang Schenck, Ulli Lommel, Karlheinz Böhm, Lilo Pempeit
Effi Briest est l’adaptation d’un roman, très chère à Fassbinder puisque sous les atours du « film d’époque » elle permet de brasser des thèmes chers au cinéaste, à savoir la réussite sociale, l’opportunisme, ou encore la destinée et son emprisonnement. Effi Briest est une sorte d’alternative à Emma Bovary, l’héritage du romantisme allemand en plus, soit la folie et les fantômes qui ne sont jamais très loin. Fassbinder, qu’on pouvait considérer comme un auteur décidément pas très ’’sérieux’’, se prend ici de passion pour un roman classique. Quelle impulsion donne-t-il au texte de Theodor Fontane ? En quoi transparaissent dans les pérégrinations d’Effi (Hanna Schygulla, de nouveau) les obsessions, esthétiques ou éthiques, d’un auteur résolument moderne ?
***
Cycle « Rainer Werner Fassbinder » FASSBINDER : une brève traversée des genres Cette « rétrospective-express », en moins d’une dizaine de films de l’œuvre du cinéaste et dramaturge allemand, ne peut se vouloir ni exhaustive ni représentative. Bien au contraire, l’objectif de cette programmation se place sous le signe d‘une découverte empreinte de perplexité : comment saisir les contours du style de cet auteur à travers des oeuvres très différentes ? Polar, mélodrame, comédie... Si le cinéaste est préoccupé par certains sujets récurrents, il s’est pourtant confronté à des univers très codifiés. Il nous importe de comprendre, avec ces quelques films qui ne sont d’ailleurs pas les plus connus, et à travers leur disparité de forme, ce qui revient inlassablement chez lui, l’obsession de ses personnages, leur fureur, et son désir de provocation en tant que cinéaste, voire d’auto-destruction, désir qui lui a permis de se renouveler tout en revisitant l’histoire du cinéma. Découvrons donc ensemble les « mauvais genres » de Rainer Werner Fassbinder. (Benjamin Hameury) Remerciements à Interfilm Paris et au Goethe Institut de Lille (archive de films)