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Berlin is in Germany
vendredi 27 mars 2015
à partir de 20h30

All., 2002, 93 mn., avec Jörg Schüttauf et Julia Jäger

Martin Schulz retrouve la liberté après onze ans d’emprisonnement. Citoyen de l’ancienne RDA, il a suivi la chute du Mur de Berlin et dix ans de réunification à travers sa télévision, seul lien avec le monde extérieur depuis sa cellule. À sa sortie de prison, on lui remet ce qu’il avait au moment de son arrestation : sa carte d’identité, son permis de conduire d’Allemagne de l’Est et son portefeuille avec des billets à l’effigie de Karl Marx. L’ancien détenu tente de retrouver ses repères dans un Berlin complètement transformé. Hannes Stöhr explique dans un entretien que le titre de son film lui a été inspiré par le devoir d’anglais d’un enfant où celui-ci présentait sa ville. La phrase « Berlin is in Germany », devenue évidente pour la nouvelle génération ne l’était pas pour les générations antérieures, et résumait bien la conséquence de la chute du Mur de Berlin.

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Cycle : « Berlin [is in Germany] »

janvier-mars 2015

Berlin est une ville-symbole. Elle a traversé le XXème siècle, subissant tous ses traumatismes, et condense en elle toute l’histoire de l’Europe. C’est une ville unique par rapport au reste de l’Allemagne : elle est sa capitale tout en lui étant étrangère. Ses multiples visages évoquent un terrain de jeux en métamorphose perpétuelle. Nous avons choisi pour ce programme des films qui incarnent l’extrême diversité de la métropole tout en suivant le fil d’une Histoire chaque fois racontée d’une manière différente. Tout d’abord, Berlin ville abstraite, toile de fond d’une série de meurtres (M le Maudit, de Fritz Lang), où l’anonymat dissimule l’identité d’un intrus... Qui pourrait être Franz Biberkopf (Berlin Alexanderplatz, de Rainer Werner Fassbinder) lorsqu’il sort de prison et se retrouve dans le Berlin des années vingt. Les Hommes le Dimanche, de Robert Siodmak, est une oeuvre profondément optimiste, quoiqu’elle se situe juste avant l’accession au pouvoir des nazis. Avec Lili Marleen, Fassbinder nous fait découvrir Berlin pendant la guerre, repère de nuit et d’orgies au milieu de la dictature où une femme, par sa voix, enchantera des légions entières de soldats. Sonnenallee, de Leander Haussmann, est un film « ostalgique » (nostalgie de l’Est), ravivant à l’aube du XXIème siècle la fascination pour les années d’avant la chute du Mur. Die allseitig reduzierte Persönlichkeit, film situé lui aussi dans Berlin-Est, mais contemporain de l’époque, dresse un portrait moins utopique de la ville sous la caméra attentive de Helke Sander. La transition entre une Allemagne divisée et contemporaine sera portée par Goodbye Lenin !, qui révèle la difficulté pour les Berlinois de traverser en quelques jours la frontière les séparant. Enfin, Nachtgestalten, d’Andreas Dresen, circule dans un Berlin nocturne aux multiples facettes, et Berlin is in Germany, de Hannes Stöhr, incarne la perte de repères que peut entraîner une visite dans cette ville-monde aujourd’hui, qui semble si souvent renaître de ses cendres. Au sein de ce programme, nous avons le plaisir et l’honneur d’accueillir Joseph Morder, cinéaste français amoureux de Berlin qui a connu les nombreuses métamorphoses de la ville depuis 1968. Joseph Morder présentera ses films, agencés dans un ordre précis dont il a lui-même décidé, et qui retracent, à travers des parallèles avec d’autres villes européennes (Rome, Paris, Madrid...) une passion renouvelée pour la métropole allemande, vers laquelle il ne cesse inlassablement de revenir. (Benjamin Hameury et Tilman Schreiber)

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Remerciements au Goethe Institut de Lille (archive de films)