Cycle « Migration – intégration – recherche d’identité »
ANGST ESSEN SEELE AUF (Tous les autres s’appellent Ali) de Rainer Werner Fassbinder
Allemagne, 1974, 90 min., vostfr avec Brigitte Mira, El Hedi ben Salem, Irm Hermann
Dans un café fréquenté par des travailleurs immigrés, Emmi, veuve d’une soixantaine d’années, fait la connaissance d’Ali, un Marocain plus jeune qu’elle. Ali s’installe chez elle dès le lendemain puis ils se marient. Les enfants d’Emmi, ses voisins, ses collègues, tous sont scandalisés par cette union. Le couple devient alors l’objet de toutes les curiosités. Adaptation de Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk, Fassbinder complique le tableau. L’homme n’est plus seulement trop jeune, il est aussi maghrébin. Mais le film dépasse le simple plaidoyer contre la montée du racisme envers les populations immigrées au début des années 1970 en Europe. C’est avant tout une histoire d’amour, d’un amour libre de toute considération sociale. Un amour absolu. Peut-être celui que le cinéaste portait à son acteur El Hedi ben Salem, qui est pour lui l’unique raison d’être du film, comme ce fut souvent le cas dans la filmographie de Fassbinder.
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Cycle « Migration – intégration – recherche d’identité »
Des destins et des individus de tous horizons se croisent, se mêlent et se déchirent, des destins dont l’amour et parfois la haine ne sont pas absents. Dans ce patchwork intense et coloré représentant avec une grande sensibilité la diversité des aspects de la migration et de l’intégration qui s’ensuit, le spectateur est amené à s’interroger sur ce que signifie être différent.
Depuis les années soixante, des réalisateurs réputés comme Rainer Werner Fassbinder, Fatih Akin ou Christian Petzold ont décrit, dans leurs œuvres, les multiples facettes de la migration et de l’intégration, sujets aujourd’hui d’une grande actualité. Ils nous permettent ainsi, à travers des histoires individuelles et des perspectives différentes, de mieux comprendre ce que signifie être un migrant ou un hôte.
En nous faisant partager les doutes et les espoirs, les pleurs et les rires de femmes et d’hommes d’ici et d’ailleurs, ce cycle nous amène à prendre conscience des difficultés réelles et intrinsèques liées à la migration et à l’intégration. Le quotidien de familles d’immigrés en Allemagne, des histoires d’amour qui dérangent, des adaptations personnelles inhabituelles dues à l’assimilation d’une culture parfois trop différente, des jeunes immigrés à la recherche de leur identité, mais aussi l’histoire de personnes qui mettent tout en œuvre pour venir en aide aux migrants ; tous les protagonistes de ces scénarios ont un point commun : l’espoir de vivre ensemble dans la tolérance et la richesse du multiculturalisme.