Uwe Timm est né en 1940 à Hambourg. Fasciné par les histoires de son grand-père dès son plus jeune âge, il écrit alors déjà ses propres histoires.
Après un court passage de trois ans à l’entreprise de fourrures de son père décédé, Uwe Timm passe son baccalauréat au collège de Brunswick et étudie la philosophie et la germanistique à Munich puis à Paris où il résidera à la Maison Heinrich Heine en 1966/1967. En 1971, il écrit une thèse sur Albert Camus et commence ensuite des études de sociologie et d’économie.
En tant qu’étudiant, Uwe Timm participe activement à la révolte des étudiants à la fin des années soixante ce qu’il thématise dans son premier roman Heißer Sommer (1974). Dans Der Freund und der Fremde (2007), Uwe Timm évoque son amitié avec Benno Ohnesorg, abattu en 1967 lors d’une manifestation contre le shah à Berlin.
Dans le roman Kerbels Flucht (1980), un étudiant munichois et chauffeur de taxi se brisent contre la société, et dans Rot (2001), Uwe Timm passe en revue 30 ans d’histoire allemande récente. Dans la nouvelle Freitisch (2011), il se demande ce que sont devenus les projets de vie d’autrefois.
Outre la confrontation avec sa propre culture, l’auteur s’intéresse également aux cultures étrangères : ses voyages de recherche et de découverte l’ont conduit entre autres jusqu’en Namibie, au Pérou et sur l’île de Pâques. Ainsi, le roman Morenga (1978) traite de la guerre coloniale en Afrique du Sud-Ouest allemande en 1904, Der Schlangenbaum (1986) se déroule en Amérique du Sud, et dans Vogel, friß die Feige nicht. Römische Aufzeichnungen (1989), Uwe Timm documente un séjour de deux ans dans la capitale italienne. L’essai Voyage au bout du monde dans La tour de Montaigne (2015) relate un camp de réfugiés au Tchad, que Timm a visité en 2014 à l’invitation de l’UHNCR et d’ARTE.
Uwe Timm traque le particulier dans le quotidien. Les points de départ de ses livres sont réels : des souvenirs d’enfance dans Mann auf dem Hochrad (1984) ou dans Entdeckung der Currywurst (1993), une histoire sur la pomme de terre dans Johannisnacht (1996) ou des réflexions sociopolitiques générales comme dans Rot ou Kopfjäger (1991), ou encore historiques comme dans Halbschatten (2008).
Et pourtant, pour Timm, il ne s’agit jamais de reproduire fidèlement la réalité : « Le narrateur ne se contente pas de raconter, il raconte de manière nouvelle et différente, à savoir comment cela pourrait être, il raconte une autre réalité. » Le roman Vogelweide (2013) explore le pouvoir du désir et l’art de l’adieu. Dans son roman Ikarien (2017), il est question du médecin Alfred Ploetz, considéré comme le fondateur de l’eugénisme.
Ce père de quatre enfants a également écrit quatre livres pour enfants et adolescents dont le plus connu Rennschwein Rudi Rüssel (1989) a reçu le prix allemand de littérature pour la jeunesse et a été adapté au cinéma. Il a également travaillé comme scénariste (Bubi Scholz Story et Eine Hand voll Gras).
Uwe Timm a reçu de nombreuses distinctions pour ses romans et ses récits : en 2001, le Grand prix de littérature de l’Académie bavaroise des beaux-arts et le prix Toukan de la capitale du Land de Munich, en 2002 le prix de littérature de la capitale du Land de Munich, en 2003 le prix de littérature Schubart et le prix Erik-Reger de l’initiative d’avenir du Land de Rhénanie-Palatinat. En 2006, Uwe Timm a été récompensé par le Premio Napoli ainsi que le Premio Mondello. En 2009, il a reçu le prix Heinrich Böll et en 2012 la médaille Carl-Zuckmayer. Cette année, le grand écrivain a aussi reçu le Prix Lessing.
Nous félicitons Uwe Timm et lui souhaitons tout le meilleur !
Information
Le 25 novembre 2021, la Maison Heinrich Heine a organisé une rencontre littéraire avec Uwe Timm. Pour voir la vidéo en replay cliquez ici