La sonate Hob. XVI/20 de Haydn composée en 1771 nous plongera in medias res dans l’univers du « Sturm und Drang » du compositeur viennois. Nous entendrons ensuite plusieurs aspects de la musique de Franz Liszt. Liszt le virtuose, le compositeur des géniales mais ô combien difficiles Études d’exécution transcendante. Liszt le transcripteur, évoquant l’orchestre Wagnérien et son souffle ou encore l’émotion plus intime, « mezza voce », du poète évoquant sa solitude au travers de la figure du Wanderer. Liszt, le voyageur, l’auteur des Années de Pèlerinages qui nous donnera à entendre et peut-être à entrevoir une vision des enfers (et du paradis ?) de Dante.
Enfin, œuvre visionnaire, l’avant-dernière sonate de Beethoven viendra clore ce récital. La Sonate opus 110, constitue un subtil double hommage à la période classique en particulier avec le premier mouvement qui évoque dès ses premières mesures les instruments du quatuor à cordes, mais également à la musique baroque dans le dernier mouvement Adagio et fugue.
De nombreux musicologues ont souligné le dialogue qu’entretien cette sonate avec la musique du passé (Bach, Haendel). Il me semble pertinent de noter que le pianiste Alfred Brendel évoque des ressemblances entre l’arioso “Klagender Gesang” (3e mouvement de la sonate) avec l’aria “Es ist vollbracht” extrait de la Passion selon Saint Jean de Jean-Sébastien Bach. (Clément Caillier)

Joseph Haydn (1732-1809)
Sonate en do mineur Hob XVI/20

Franz Liszt (1811-1886)
♪ Étude d’exécution transcendante n°12, Chasse Neige
♪ Transcription pour piano seul de Isolde Liebestod (La Mort d’Isolde), dernier acte de l’opéra Tristan und Isold de Richard Wagner (1813-1883)
♪ Après une lecture de Dante extrait de la Deuxième année de Pèlerinage (Italie)
♪ Deux lieders de Franz Schubert (1797-1828) transcrits pour piano seul par Franz Liszt
– Der Wanderer (Le voyageur) sur un poème de Georg Philipp Schmidt von Lübeck (1766-1849)
– Der Doppelgänger sur un texte de Heinrich Heine (1797-1856)

Ludwig van Beethoven (1827-1770)
Sonate n°31 en la bémol majeur, op. 110