« Ce qui fait bouger l’Allemagne », cycle de conférences, animé par Jeanette Süß (Cerfa), vise à questionner les grands enjeux politiques qui se posent pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements sur le plan géopolitique, économique et sécuritaire. Ces derniers conduisent à une fragmentation croissante du système politique allemand. Les partis dits « traditionnels » ont dû faire leurs preuves lors des élections européennes et régionales en 2024. Ainsi, les évolutions politiques en Allemagne impactent fortement les relations franco-allemandes, déterminantes pour l’avenir de l’Europe.

Avec la fin de la coalition « feu tricolore », des élections législatives anticipées sont prévues en Allemagne le 23 février. Alors que les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU sont en tête dans les sondages et semblent en bonne position pour que leur candidat, Friedrich Merz, devienne le prochain chancelier, les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux qui composaient la coalition sortante sont très affaiblis. Ces élections sont marquées par les questions budgétaires et sociales, la gestion de l’immigration, ainsi que le positionnement de l’Allemagne dans la guerre en Ukraine qui font peser des doutes quant à l’avenir du modèle allemand.

L’enjeu principal de ces élections sera la composition d’une coalition stable et durable, ce qui reste très incertain étant donné le score important attendu pour le parti d’extrême-droite AfD. La formation d’un nouveau gouvernement est soumise à des défis importants. Les expériences récentes des grandes coalitions entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates (2005-2009 et 2013-2021) ont laissé un souvenir mitigé, et l’expérience de la coalition « feu tricolore » a montré la difficulté à gouverner à trois partis.

Dans un contexte marqué par la montée en puissance de l’extrême-droite et de la gauche radicale, quels sont les grands enjeux de la campagne électorale, tant au niveau national qu’européen, et quelles sont les perspectives pour le prochain gouvernement allemand ?

Introduction par Paul Maurice, secrétaire général, Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa), Ifri.