Au-dessus des toits, dans les friches et les rues, dans les caves. Elle grandit et se rétrécit, offre de l’espace libre, inspire. Elle expulse, est fermée, elle est colorée, bruyante et pue, énerve et fait mal. Elle est publique et privée, anonyme et insouciante, laide et magnifique. Elle est un ennui incessant, une éternelle compétition, un lieu vide et manquant de place, une cachette, une opportunité, un conflit permanent. Elle est une inspiration, un espace de jeux, une interdiction ; un investissement, un dérangement, un cauchemar. Une jungle, un son, un rythme. Elle bloque la vue et offre la vue. Elle expulse, exclut, endort ; est stressée et totalement détendue. On en rêve, on la planifie, on la construit. Et elle est toujours plus belle ailleurs. La ville.
À l’occasion de la parution du livre La Ville invisible (Boehm Kobayashi, 2024), conçu dans le cadre de l’exposition « Ruinen der Zukunft / Ruines du futur » des photographes Katja Stuke et Oliver Sieber, qui a eu lieu à la MHH en juin 2024.