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table ronde
Freud et Moïse : de l’origine du monothéisme à l’époque scientifique
mardi 14 janvier
de 19h30 à 21h30

« 90 ans après la rédaction par Freud de la première version de son Moïse , ce dernier ouvrage du maître n’a toujours pas délivré son mystère. L’année suivante, en 1935, Freud ajoute à sa « Selbstdarstellung » (100 ans en 2025) un post-scriptum sur la religion et écrit plusieurs lettres et préfaces sur ce sujet. Traiter le Moïse comme une énigme nous en donnera peut-être la clé. Pour le fondateur de la psychanalyse, le surmoi était issu de l’histoire collective (cf. la postface de La question de l’analyse profane et les dernières pages de Malaise dans la culture).
Le programme de l’agrégation d’Allemand de cette année fournit l’occasion d’en dire davantage ; en effet, le Nathan de Lessing (1779) pointait déjà implicitement ce qui allait être la visée déclarée de Freud (cf. les versets 1970-1990) : pour combattre la religion comme source permanente d’illusions, il convient de saisir l’origine des narcissismes religieux (ce que Freud appellera la « vérité historique »). Quant au nationalisme, il sera intéressant d’évaluer dans quelle mesure la rivalité avec la France pour incarner « Verus Israel », ‘classique’ dans un contexte chrétien, a pu être exacerbé par un refoulé ancien au sein d’une population « mal-baptisée », selon la formule de Freud dans le Moïse (Ges. Werke XVI, p. 198, et p. 137-138). Ceci peut éclairer ce qu’écrivait un Fichte. Quand Freud peint ainsi à grands traits l’histoire du monde à partir de l’élection juive et de ce que Paul a tenté d’en faire, on peut en déduire dans quelle mesure le nationalisme se nourrit du narcissisme électif inhérent au socle religieux non analysé : l’histoire de Moïse... »
Ce sujet étant à cheval sur plusieurs disciplines – ce qui explique aussi en partie la difficulté de sa réception – une table ronde transdisciplinaire est proposée.