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débat
Ressentiment et démocratie
jeudi 9 janvier
de 19h30 à 21h00

Dans le contexte actuel de crise démocratique et de montée de discours, autoritaires, le thème du ressentiment, tel que l’avait analysé Nietzsche ou Scheler revient au premier plan. De façon différente mais complémentaire, Cynthia Fleury (Ci-gît l’amer, Gallimard, 2020) et Joseph Vogl (Kapital und Ressentiment, Beck 2021) ont renouvelé l’approche de cette pathologie : Cynthia Fleury (qui est également psychanalyste) part de l’expérience du sujet en proie en ressentiment, tout en soulignant la dimension politique de ce phénomène : on peut (à la suite de Scheler) le considérer comme une pathologie inhérente à la démocratie, et il joue un rôle moteur dans le fascisme. Joseph Vogel, dans le prolongement de sa réflexion sur les mutations du capitalisme (entamée en 2011 dans son ouvrage Das Gespenst des Kapitals) analyse le ressentiment dans le cadre du système né de l’alliance systémique entre la finance et les technologies de l’information : en mobilisant les affects des individus dans un monde dérégulé, il a un effet stabilisateur. Ces deux approches se situent dans la continuité de la Théorie critique qui combinait une théorie globale de la société et une réflexion sur les médiations individuelles, mais ouvrent aussi de nouvelles perspectives.

Cette manifestation se situe dans le prolongement du colloque « Max Scheler et le ressentiment » organisé en juin 2024 à Sorbonne-Université par Olivier Agard et Sylvain Josset)