BELLINI VERDI PUCCINI CILEA 

Dans l’opéra romantique italien, le rideau s’ouvre sur l’amour et se referme sur la mort. Une mort transfigurée par le divin. Et qui laisse filtrer sur nous un peu de cette lumière invisible, promesse d’une lumière éclatante, que seule la profonde obscurité est capable d’engendrer.

Ces héroïnes mythiques confrontées à des amours impossibles sont blessées, abandonnées, humiliées, amères, désespérées… mais aussi d’une rare puissance lorsque se déchaîne leur passion au moment ultime.

Elles nous font fantasmer, pleurer, rêver. La tension est telle que l’atmosphère frôle parfois le fantastique et les héroïnes en deviennent spectrales.

Elles nous emportent dans leur tourmente, dans les brumes des landes isolées où se dressent des châteaux en ruines, et nous font traverser le clair obscur de leur jeunesse sacrifiée sur l’autel de l’amour : suicides, empoisonnements, phtisies, assassinats… leurs morts, toujours violentes, sont à l’image de leurs amours.

La soprano Margitta Rosales considère la voix, ce cri esthétisé dont parlait Pavarotti, comme un instrument privilégié pour polir ce diamant brut qu’est notre réserve émotionnelle.

Le répertoire qu’elle nous propose, accompagnée de la pianiste exceptionnelle Natalia Morozova, est composé d’airs choisis parmi les plus célèbres de l’opéra italien.