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entretien
La gifle et les roses : cinquantenaire d’un geste contre l’oubli
lundi 5 novembre 2018
de 19h30 à 21h30

Le 7 novembre 1968, Beate Klarsfeld giflait le Chancelier allemand de l‘époque, Kurt Georg Kiesinger, lors du congrès de la CDU à Berlin : elle entendait ainsi attirer l’attention de l’opinion publique sur le passé nazi de celui-ci, qui fut membre de la NSDAP et fonctionnaire aux Affaires étrangères chargé de la propagande sous le régime nazi. Ce geste fut, à l’époque, le déclencheur d’un vif débat. Beate Klarsfeld devint une figure symbolique du mouvement de 68, qui s’érigea fortement contre les tentatives de taire, et de faire oublier le passé nazi et avec lui ceux qu’ils l’ont soutenu et accompagné. Quelques jours plus tard, Heinrich Böll envoya un bouquet de roses rouges à Beate Klarsfeld pour son geste contre l’oubli – cette attention déclencha un débat par tribunes interposées avec Günther Grass.

Ces roses furent achetées et envoyées par le fils de Heinrich Böll, René Böll. Ce dernier vécut également le Printemps de Prague en 1968, avec son père, dans la capitale tchèque.

À l’occasion des 50 ans de ce geste historique, Beate Klarsfeld et René Böll discuteront ensemble de sa symbolique dans l’Allemagne d’après-guerre, de la manière d’aborder et de traiter l’histoire de l’Holocauste, hier et aujourd’hui, mais aussi du rôle des mouvements de 68 en Allemagne, en France et en Europe.