Projection du film L’ange bleu de Josef von Sternberg (Allemagne/É.-U., 1930, 107 mn., n/b, vostfr) avec Marlene Dietrich et Emil Jannings, d’après le roman Professor Unrat de Heinrich Mann.

Inspirée du roman Professor Unrat de Heinrich Mann, écrit en 1904, l’action du film est transposée dans l’Allemagne des années vingt. Dans une petite ville de province le professeur Immanuel Rath, vieux célibataire endurci, mène une existence routinière et conforme aux conventions. Dans un lycée où il enseigne la littérature anglaise, Rath règne en despote sur ses élèves qui le détestent et l’appellent professor Unrat (Unrat = déchet). L’enseignant découvre que certains de ses élèves se rendent le soir dans un cabaret de mauvaise réputation nommé l’Ange Bleu. Il va sur place pour les surprendre et les ramener dans le droit chemin. Arrivé au cabaret, le professeur Rath tombe sous le charme d’une chanteuse en tenue légère : Lola-Lola, interprétée par Marlene Dietrich. L’Ange bleu est indiscutablement un des premiers chefs d’œuvre du cinéma parlant. Josef von Sternberg, Autrichien d’origine mais émigré aux Etats Unis, docteur en philosophie mais ayant déjà acquis la maîtrise du métier de cinéaste, vint tourner en Allemagne le film qui révéla au monde entier Marlène Dietrich, appelée à devenir une star de réputation mondiale.

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Cycle : L’Europe à la veille de la Première Guerre mondiale

Après la Première Guerre mondiale, au moment où l’Europe comptait ses morts, ses blessés, ses mutilés, et faisait face à l’inflation et à la crise économique, la période d’avant-guerre semblait être rétrospectivement un véritable âge d’or : embellie économique, essor de l’automobile, débuts de l’aviation, démarrage du cinématographe, et, par-dessus tout, exceptionnelle floraison artistique et musicale. En même temps, on pressentait déjà la fin d’une époque. De nombreux écrivains ont rédigé leurs chefs-d’œuvre dans les premières années du siècle, et leurs œuvres littéraires ont inspiré plus tard de nombreux cinéastes. Le cycle du deuxième trimestre 2014 se veut un reflet cinématographique et un hommage à cette époque qui nous intrigue encore aujourd’hui, avec des œuvres de quelques grands cinéastes venant de l’Europe entière : Visconti, Bergman, von Sternberg et Truffaut qui se sont inspirés des textes de Thomas et Heinrich Mann, de Roché, de Franz Hessel ou de Strindberg.