Lieux Ecole normale supérieure Cité internationale universitaire de Paris
Pourquoi le colloque ? Au moment où un peu partout, on s’apprête à commémorer le centième anniversaire de la guerre de 1914-1918, il importe de rappeler que celle-ci fut précédée d’un grand mouvement pacifiste qui tenta en vain de l’empêcher. Durant les quatre années du conflit mondial, certaines de ces grandes voix pacifistes basculèrent dans un discours belliciste, d’autres continuèrent à en appeler à une paix immédiate, en dépit de toutes les oppositions qu’elles suscitaient. Après l’armistice, elles tentèrent parfois d’imaginer les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre, les institutions qu’il fallait se donner pour que plus jamais, disait-on, l’Europe ne soit mise à feu et à sang. Le projet de la Cité internationale universitaire de Paris appartient à cette histoire. Quant à l’Ecole Normale Supérieure, il suffit de regarder les plaques commémoratives qui figurent dans le hall principal de l’Ecole pour constater que des promotions entières de normaliens furent très largement sacrifiées dans les combats. Certaines des voix qui s’élevèrent pour réclamer la paix et d’autres pour dénoncer la guerre et la raconter appartiennent à son histoire. L’objet de ce colloque est de commémorer la guerre, du point de vue de la paix, en prenant acte non seulement des valeurs pacifistes inscrites dans le projet de fondation de la Cité internationale universitaire, mais également de l’esprit cosmopolite qui rassemble dans un même lieu, entre des maisons dites de « pays », des étudiants venus de ces mêmes pays qui, entre 1914 et 1918, participèrent à cette guerre sans merci. Il s’agit d’interroger l’idée de paix qui, à la veille de la guerre, circulait en Europe et liait, les uns aux autres, des hommes et des femmes, intellectuels et savants, de langues et de cultures différentes, de comprendre comment ces solidarités furent ébranlées, sinon brisées par la guerre, avant d’analyser les projets et les discours qui tentèrent, après l’armistice, de faire à nouveau de la paix un grand projet européen, avec un « succès » si relatif qu’il n’empêcha pas l’Europe de s’embraser à nouveau vingt ans plus tard. Sa programmation devrait associer les départements d’histoire, de littérature et de philosophie de l’Ecole Normale Supérieure, la déléguée générale et les directeurs des maisons de la Cité internationale universitaire de Paris, concernés par cette commémoration. Marc Crépon, Carine Camby
Informations pratiques : http://www.ciup.fr/colloque-paix/ Inscription obligatoire : http://www.ciup.fr/colloque-paix/inscription-au-colloque-international-les-voix-de-la-paix-1913-1933/
Programme
Mercredi 5 février 2014 (17h-20h) École normale supérieure, Salle Dussanne
17h00 Ouverture du colloque par Carine Camby et Guillaume Bonnet, Directeur Adjoint Lettres (ENS)
17h30 Marc Crépon (ENS) : Mourir pour la patrie ? Une lecture croisée de Jaurès, Péguy et Rolland
18h15 Gilles Pécout (ENS) : Les volontaires armés garibaldiens apôtres internationaux de la paix
Jeudi 6 février 2014 (9h30-13h) Fondation des États-Unis
9h30 Nicholas Hayes (Saint John’s University – Saint Benedict’s College) : World War I, Reinhold Niebuhr, and the Rise of Liberal interventionism in America
10h15 Nicholas Salvatore (Cornell University) : Eugene Debs, World War I, and American Democracy
11h00 pause
11h15 Marc Porée (ENS) : Le pacifisme de Bertrand Russell
12h00 Dominique Combe (ENS) : Le pacifisme des poètes. Pierre Jean Jouve et autres poètes français et britanniques
Jeudi 6 février 2014 (15h-18h30) Maison de l’Italie
15h00 Angelo d’Orsi (Université de Turin) : Antonio Gramsci et la critique de la guerre
15h45 Francesca Canale Cama (Université de Caserta) : Pacifistes, pas désarmés. La parabole de Ernesto Teodoro Moneta de la paix à la guerre nécessaire
16h30 pause
16h45 Perrine Simon-Nahum (CNRS) : Sous le signe de la paix : les ambiguïtés du pacifisme de R. Rolland (1920-1933)
17h30 Christophe Verbruggen (Université de Gand) : Le discours pacifiste et l’institutionnalisation de la coopération intellectuelle entre la Belgique et l’Europe après la Grande Guerre
Vendredi 7 février 2014 (9h30-13h) Maison Heinrich HEINE Modératrice : Christiane DEUSSEN - traduction simultanée –
9h30 Karlheinz Lipp (Arbeitskreis Historische Friedensforschung, Berlin) : Les organisations allemandes pour la paix durant la première guerre mondiale (Deutsche Friedensgesellschaft, Bund Neues Vaterland, Zentralstelle Völkerrecht)
10h15 Eva Zimmermann (Musée Hermann Hesse, Montagnola) : La guerre et le poète. L’engagement journalistique de Hermann Hesse au service de l’humanité
11h00 pause
11h15 Klemens Renoldner (Stefan Zweig Centre, Université Salzburg) : « Au-dessus de la mêlée » : Stefan Zweig et la politique de l’apolitisme
12h00 Irlande Saurin (ENS) : Martin du Gard et le pacifisme. Réflexions sur les « Thibault »
12h30 Maurice Godé (Université de Montpellier) : Thomas Mann et la Première Guerre mondiale
Vendredi 7 février 2014 (15h-18h30) Fondation BIERMANS-LAPÔTRE
15h00 Marc de Launay (CNRS) : Hermann Cohen – La confiance rompue
15h45 Frédéric Worms (ENS) : L’adversaire intérieur : les leçons de la première guerre mondiale dans les philosophies de la vie et de l’esprit
16h30 pause
16h45 Caterina Zanfi (ENS) : Max Scheler : du nationalisme à la paix perpétuelle
17h30 Laurence van Ypersele (Université Catholique de Louvain) : La neutralité face au danger de guerre : la décision belge de se défendre
Restauration • Cafétéria Maison Heinrich HEINE • Cafétéria Maison internationale • Restaurant du Collège ESPAGNE • Restaurant universitaire
Horaires et lieux
• Mercredi 5 février 2014 (17h-20h) : Ecole normale supérieure, Salle Dussanne 45, rue d’Ulm, 75005 Paris
• Jeudi 6 février 2014 (9h30-13h) : Fondation des Etats-Unis 15 boulevard Jourdan, 75014 Paris
• Jeudi 6 février 2014 (15h-18h30) : Maison de l’Italie 7A boulevard Jourdan
• Vendredi 7 février 2014 (9h30-13h) : Maison Heinrich HEINE 27C boulevard Jourdan, 75014 Paris
• Vendredi 7 février 2014 (15h-18h30) : Fondation BIERMANS-LAPÔTRE 9A, boulevard Jourdan, 75014 Paris
Accès
• RER B : Cité Universitaire • Métro : Porte d’Orléans • Tramway : T3 • Bus : 21, 88, 67 • Périphérique : sortie porte d’Orléans ou porte de Gentilly (Parking public CHARLETY à proximité) • Point Vélib devant la Cité internationale