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Paris, Texas
vendredi 28 novembre 2014
à partir de 20h30

Projection du film Paris, Texas de Wim Wenders (É.-U., 1984, 145 mn., vostfr), sur un scénario de Sam Shepard.

Au milieu du désert texan, Travis (Harry Dean Stanton), un homme que l’on croyait mort, réapparaît. Epuisé, il s’évanouit, pour se réveiller à l’hôpital. Prévenu, son frère Walt (Dean Stockwell) le retrouve muet et amnésique après quatre années d’errance, période sur laquelle il ne donne aucune explication. Chez Walt, Travis retrouve Hunter, son fils de 8 ans que Jane, la mère de l’enfant (Nastassja Kinski), a mystérieusement abandonné quatre ans auparavant. Peu à peu, Travis reconquiert sa mémoire et son identité. Il tente de regagner l’affection de son fils. Ses efforts sont d’abord accueillis avec méfiance par le gamin, qui, peu à peu pourtant, consent à aimer ce père étrange. Travis part avec lui à la recherche de Jane, qui travaille dans un peep-show de Houston. Une quête vers l’inconnu, une découverte mutuelle réunit ces deux êtres au passé tourmenté.

Il y a 30 ans, le film sans doute le plus important de Wim Wenders gagnait la palme d’or à Cannes. Revoir Paris, Texas aujourd’hui constitue encore un choc. Le film n’a pas pris une ride, et l’émotion véhiculée par la simplicité apparente de l’histoire reste universelle. Le film est traversé constamment de moments de grâce indéniable souvent alignés les uns après les autres à tel point qu’il inspirera de nombreux artistes tout en restant un moment unique dans la carrière de son auteur.

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Pour inaugurer le nouveau projecteur et le nouvel écran que nous avons pu financer grâce à l’aide du DAAD, le ciné-club programme cet automne six films de Wim Wenders, l’un des représentants les plus connus du Nouveau cinéma allemand qui a émergé au milieu des années 60 et s’est imposé progressivement à l’étranger, avec des classiques comme Paris Texas (1984) et Les Ailes du désir ainsi que quelques films moins connus, tels The End of Violence (1997) et Land of Plenty (2004).

Son œuvre, moins politique que celle de beaucoup de ses homologues, a une forte composante poétique, un fait dont témoigne aussi sa longue collaboration avec l’écrivain et scénariste Peter Handke. Bien que les films de Wenders abordent des sujets très divers, on retrouve à travers toute son œuvre de fiction et documentaire, tel un fil rouge, la représentation de l’espace urbain et rural, l’architecture ainsi que le mouvement dans l’espace et le voyage. Ainsi, le road movie est l’un des genres les plus importants pour Wenders. Son film de diplôme à la Hochschule für Film und Fernsehen de Munich, Summer in the City (1970), évoque dès le titre le thème de la ville, tout comme Alice dans les villes (1974). Tourné sur la côte est des Etats-Unis, à New York, à Amsterdam, à Wuppertal et dans la région de la Ruhr, ce film démontre pour la première fois la perspective globale de Wenders. Treize ans plus tard, les villes restent au centre de l’intérêt de Wenders : dans Les Ailes du désir (1987), il rend hommage à la ville de Berlin et à ses habitants. Il n’est pas étonnant qu’il s’oriente aujourd’hui vers le cinéma en 3D, une technologie qui constitue une autre façon de représenter l’espace au cinéma. Ainsi a-t-il tourné le meilleur film en relief à ce jour, le film de danse Pina (2011), moitié documentaire, moitié film d’hommage à la chorégraphe Pina Pausch, décédée en 2009. Wim Wenders qui travaille non seulement en tant que cinéaste mais aussi en tant qu’auteur et photographe recevra l’Ours d’or d’honneur pour l’ensemble de son œuvre, à la prochaine édition du Festival international du film de Berlin.

Par ailleurs, comme les années précédentes, nous vous proposons un film muet de l’époque de la République de Weimar. Cet automne, où nous célébrons le 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin (1989), nous rendons hommage à cette ville avec le chef-d’œuvre de Walther Ruttmann Berlin, symphonie d’une grande ville, accompagné au piano par Jorge Garcia Herranz.

Remerciements à Interfilm Paris et à Alexander Graeff