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Je veux seulement que vous m’aimiez (Ich will doch nur, dass Ihr mich liebt)
vendredi 24 avril 2015
à partir de 20h30

All., 1976, 110 mn., vostfr., avec Vitus Zeplichal, Elke Aberle, Alexander Allerson

Depuis l’enfance, Peter est victime d’une pression parentale insupportable. L’amour qui lui a été refusé par ses parents, il ne cesse de vouloir l’acheter aux autres. Récemment installé en ménage, et malgré d’importants problèmes financiers, il couvre chaque jour sa jeune épouse de cadeaux. La situation devient rapidement intenable pour le couple. Six ans avant Je veux seulement que vous m’aimiez, Fassbinder réalise Pourquoi Monsieur R est-il atteint de folie meurtrière ? Les deux films, malgré une mise en scène presque radicalement opposée, se rejoignent sur la critique sociale qu’ils expriment : un portrait de la folie du capitalisme. Car, même si les deux films jouent chacun à leur manière avec les codes du film de fait divers, ce n’est pas un cas de démence isolé, mais bien la névrose de toute une génération que raconte Fassbinder. Pour Je veux seulement que vous m’aimiez il choisit de donner à son récit une forme très libre, parfois confuse, toujours lyrique. Ce qui frappe, c’est l’extrême douceur avec laquelle le film tend au point de non-retour. Il en est d’autant plus juste.

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Cycle : « Rainer Werner Fassbinder »

FASSBINDER : une brève traversée des genres Cette « rétrospective-express », en moins d’une dizaine de films de l’œuvre du cinéaste et dramaturge allemand, ne peut se vouloir ni exhaustive ni représentative. Bien au contraire, l’objectif de cette programmation se place sous le signe d‘une découverte empreinte de perplexité : comment saisir les contours du style de cet auteur à travers des oeuvres très différentes ? Polar, mélodrame, comédie... Si le cinéaste est préoccupé par certains sujets récurrents, il s’est pourtant confronté à des univers très codifiés. Il nous importe de comprendre, avec ces quelques films qui ne sont d’ailleurs pas les plus connus, et à travers leur disparité de forme, ce qui revient inlassablement chez lui, l’obsession de ses personnages, leur fureur, et son désir de provocation en tant que cinéaste, voire d’auto-destruction, désir qui lui a permis de se renouveler tout en revisitant l’histoire du cinéma. Découvrons donc ensemble les « mauvais genres » de Rainer Werner Fassbinder. (Benjamin Hameury) Remerciements à Interfilm Paris et au Goethe Institut de Lille (archive de films)